À travers une vitre constellée de pluie, la scène se brouille et devient matière poétique. On devine deux silhouettes sous un parapluie, mais leur identité s’efface dans le flou, comme si la photographie choisissait de préserver l’intime plutôt que de livrer le détail. L’œil hésite : regarder les gouttes en surface, presque sculpturales, ou se perdre derrière, dans le geste des corps abrités.
L’œuvre joue de ce double plan : la pluie, en premier rideau, s’érige en protagoniste, tandis que les personnages deviennent apparition fragile, souvenir indistinct. La photographie capte moins une scène documentaire qu’un état d’âme : celui d’un regard traversé par l’émotion, la tendresse, la mélancolie.
Dans cette dialectique entre netteté et effacement, Sophie Moisan retrouve une filiation impressionniste : elle déplace la photographie vers la peinture, non par imitation mais par dissolution des contours, par exaltation de la lumière diffuse et des transparences. Le titre, Toi toi mon toi, achève de transformer l’image en déclaration intime, où l’amour survit même aux brouillards de la mémoire et aux filtres du temps.

“Toi toi mon toi“ – Sophie Moisan
Photographie –  2025
Impression encre pigmentaire sur papier fine art Hahnemühle
Tirages limités – Certificat authenticité
Prix sans cadre – Frais de port non inclus
Expédition sécurisé en tube.